Dès avril 2025, le prêt à taux zéro (PTZ) s’étend à tous les logements neufs sur l’ensemble du territoire français. Une réforme ambitieuse qui vise à relancer le marché immobilier et à faciliter l’achat pour les primo-accédants.
Face à une crise persistante du secteur immobilier, le gouvernement met les bouchées doubles pour stimuler l’accession à la propriété. Le prêt à taux zéro, longtemps limité aux zones tendues, sera désormais accessible partout en France, ouvrant la porte à un plus grand nombre de ménages souhaitant acquérir un logement neuf.
Un PTZ élargi et des conditions plus favorables
À compter du 1er avril 2025, toutes les communes françaises seront éligibles au PTZ, une décision qui supprime les restrictions géographiques en vigueur. Cet assouplissement concerne aussi bien les maisons individuelles que les appartements en collectif, facilitant ainsi l’accès à la propriété sur tout le territoire.
Le gouvernement maintient cependant une condition pour les logements anciens : le PTZ ne sera accordé que si des travaux de rénovation énergétique sont réalisés. Cette exigence s’applique exclusivement aux zones détendues, où la demande locative est moins forte. L’objectif est double : favoriser la rénovation du parc existant et lutter contre les passoires thermiques.
Exonérations fiscales et maintien des frais de notaire
En parallèle, deux autres mesures viennent renforcer ce dispositif :
- Une exonération des droits de succession pour les donations allant jusqu’à 300 000 euros, à condition que cet argent soit utilisé pour l’achat d’un logement neuf. Un levier destiné à favoriser la transmission patrimoniale et à soutenir l’accession à la propriété des jeunes générations.
- Le maintien des droits de mutation à titre onéreux au niveau actuel pour les primo-accédants, afin d’éviter toute hausse des frais de notaire. Une mesure qui limite les coûts annexes et facilite ainsi l’achat d’un premier bien immobilier.
Vers une révision des politiques d’investissement locatif
Si ces annonces sont accueillies comme un signal positif pour l’achat immobilier, le gouvernement ne néglige pas le secteur locatif. Une mission d’évaluation de l’encadrement des loyers va être lancée pour analyser l’impact de cette politique sur l’investissement immobilier et la construction.
Dans cette perspective, plusieurs ajustements fiscaux sont à l’étude pour rendre l’investissement locatif plus attractif :
- Mise en place d’un abattement fiscal incitatif.
- Amortissement renforcé des investissements.
- Alignement du prélèvement forfaitaire unique sur la flat-tax des placements financiers.
Ces évolutions pourraient figurer dans le budget 2026, après analyse des conclusions de cette étude.
Un marché immobilier sous tension
La nécessité de ces réformes s’explique par la situation préoccupante du marché immobilier. Selon Hexaom, les ventes de logements neufs ont chuté de 31,5 %, illustrant un ralentissement historique de la construction et des transactions. Cette crise, alimentée par la hausse des taux d’intérêt et la raréfaction du crédit immobilier, freine l’accession à la propriété et accentue la pénurie de logements.
Les mesures annoncées pourraient contribuer à stimuler l’achat immobilier et à soutenir la construction neuve, deux axes jugés prioritaires par le gouvernement.
Un levier puissant pour les primo-accédants
Avec la généralisation du PTZ, le gouvernement espère élargir l’accès à la propriété à un plus grand nombre de ménages, en particulier les jeunes actifs et les familles modestes. La réduction des coûts d’acquisition et l’assouplissement des conditions d’éligibilité pourraient permettre un redémarrage du marché.
L’effet conjugué de ces mesures pourrait créer une dynamique positive, encourageant aussi bien l’achat dans le neuf que la rénovation dans l’ancien. Reste à voir si ces ajustements seront suffisants pour redresser un marché immobilier en perte de vitesse, alors que la demande de logements demeure forte et que les conditions de financement restent tendues.