L’immobilier amorce un tournant stratégique avec la diminution des taux d’intérêt, une aubaine pour les investisseurs et emprunteurs qui cherchent à optimiser leurs financements. Mais si la tendance est favorable, quelques obstacles persistent.
Un climat plus propice à l’emprunt immobilier
Après une période marquée par des taux d’intérêt élevés, culminant au-delà des 4 % fin 2022, un infléchissement notable s’observe depuis mars 2024. Désormais, le taux moyen tourne autour de 3,1 %, selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne.
Cette baisse, favorisée par les ajustements de la Banque centrale européenne (BCE), qui module ses taux entre 0,25 % et 0,5 %, stimule la concurrence bancaire et redonne de l’oxygène aux candidats à l’achat.
Un marché qui frémit, mais reste sous tension
Avec l’amélioration des conditions de financement, la demande de crédit repart progressivement à la hausse. Cependant, l’offre immobilière demeure tendue. La hausse des coûts de construction et les nouvelles réglementations alourdissent la facture des promoteurs, freinant la mise sur le marché de nouveaux biens.
Par ailleurs, la solvabilité des ménages reste une inconnue, soumise aux fluctuations du marché de l’emploi et de l’évolution des salaires. Autant de paramètres qui conditionnent l’accès à la propriété.
Les villes moyennes, grandes gagnantes de la tendance
Si la baisse des taux bénéficie à tous, son impact varie selon les territoires. Dans les villes moyennes, l’accession à la propriété devient plus réaliste, avec des prix au mètre carré plus abordables.
À l’inverse, les métropoles restent sous tension. Dans des villes comme Paris, Lyon ou Bordeaux, le coût de l’immobilier limite encore largement l’accès à la propriété, même avec des conditions d’emprunt améliorées.
La renégociation des prêts : un levier à ne pas négliger
Pour les emprunteurs ayant souscrit un crédit à des taux plus élevés, le moment est idéal pour renégocier leurs conditions de financement. Une baisse d’un point sur le taux peut représenter des milliers d’euros économisés sur la durée d’un prêt.
Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi, souligne que ce mouvement offre une opportunité significative pour optimiser son budget et améliorer sa capacité d’investissement.
L’incertitude économique, un paramètre à surveiller
Si la baisse des taux d’intérêt stimule l’activité, les évolutions économiques restent imprévisibles. Les investissements stratégiques en Allemagne et les politiques monétaires de la BCE continueront d’influer sur le marché immobilier européen.
Par ailleurs, les prix de l’immobilier ont reculé d’environ 4 % en 2024, une tendance qui pourrait se poursuivre si l’offre parvient à mieux s’ajuster à la demande.