Le Crédit Mutuel Arkéa sous pression : comment la banque résiste aux secousses du marché

Le Crédit Mutuel Arkéa sous pression : comment la banque résiste aux secousses du marché

Banque

Le Crédit Mutuel Arkéa entame 2024 avec un bénéfice net en recul de 5,2 %, à 395 millions d’euros. Entre défaillances d’entreprises et tensions sur les taux, le groupe mise sur sa solidité et son virage numérique pour traverser la tempête.

Un contexte financier sous tension

Arkéa n’échappe pas aux turbulences du secteur bancaire. « Nous évoluons dans un environnement difficile et incertain », concède Hélène Bernicot, directrice générale du groupe. La banque de détail, qui génère 38 % des revenus de l’institution, subit de plein fouet le repli du marché immobilier : la production de crédits habitat a chuté de 28 % en un an.

Malgré tout, Arkéa affiche une croissance modeste mais régulière de son chiffre d’affaires, en hausse de 2 %, à 2,2 milliards d’euros. Un signe que le modèle de la banque bretonne conserve une certaine résilience.

Le pari du numérique et de la diversification

La banque en ligne Fortuneo, filiale d’Arkéa, continue d’élargir son portefeuille avec 5,6 % de clients supplémentaires en 2023. Un dynamisme qui traduit l’attrait des consommateurs pour des solutions bancaires plus flexibles et dématérialisées.

Côté crédit, Arkéa grignote des parts de marché : son influence est passée de 2,8 % à 3,4 % en trois ans, selon son président Julien Carmona.

Dans un contexte où les marges bancaires se tendent, la diversification devient une impératif. Arkéa renforce ses partenariats, notamment avec Axa et le CCF, misant sur des opérations en marque blanche pour stimuler ses revenus.

Un engagement environnemental sous surveillance

La finance durable reste un axe fort pour Arkéa. Le groupe réaffirme son engagement dans le cadre de la directive CSRD de l’Union européenne, imposant aux entreprises un reporting environnemental strict.

Julien Carmona annonce ainsi la fin des financements pour les énergies fossiles et la création d’un fonds dédié à la souveraineté économique. Mais ces initiatives suffiront-elles à compenser l’impact climatique de l’activité bancaire ? Les émissions de gaz à effet de serre associées aux crédits d’Arkéa représenteraient un coût environnemental estimé à 2 milliards d’euros.

Des signaux mitigés sur la rentabilité

Le coût du risque explose, doublant en un an sous l’effet de la recrudescence des défaillances d’entreprises. Un facteur qui pèse lourdement sur la rentabilité nette du groupe.

Pourtant, des indicateurs plus encourageants apparaissent : les encours d’épargne progressent de 8,7 %, dopés par la dynamique de l’assurance-vie et des placements financiers. Autant d’armes dont Arkéa entend se servir pour naviguer dans une année qui s’annonce pleine de turbulences.