La copropriété est un mode de gestion d’un ensemble immobilier comprenant des parties communes et des parties privatives. Ce concept concerne aussi bien les immeubles à usage d’habitation que les ensembles commerciaux ou mixtes. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir ce qu’est réellement la copropriété, comment elle fonctionne et quelles sont les règles qui s’y appliquent.
Définition légale de la copropriété
Selon l’article 1er de la loi n°65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété, cette dernière est définie comme étant « tout immeuble bâti ou groupe d’immeubles bâtis dont la propriété est répartie entre plusieurs personnes, par lots comprenant chacun une partie privative et une quote-part des parties communes ». Les terrains, volumes et aménagements concernés sont donc soumis à cette réglementation spécifique qui organise la gestion de ces ensembles immobiliers.
Les différents types de copropriété
On distingue généralement deux grands types de copropriétés :
- La copropriété horizontale : Elle concerne les ensembles immobiliers composés de plusieurs bâtiments situés sur un terrain commun (résidences, lotissements…).
- La copropriété verticale : Elle englobe les immeubles comportant plusieurs étages et appartements, où les copropriétaires sont répartis selon les niveaux.
D’autres formes de copropriété peuvent également être rencontrées, comme la copropriété mixte (mélange d’habitation et de commerce) ou la copropriété par étage (immeubles comprenant des commerces au rez-de-chaussée et des logements aux étages supérieurs).
Le fonctionnement de la copropriété
La gestion de la copropriété repose sur trois principaux organes :
- Le syndicat des copropriétaires
- Le conseil syndical
- Le syndic
Le syndicat des copropriétaires
Il s’agit de l’ensemble des copropriétaires qui possèdent un lot dans la copropriété. Chacun d’eux dispose d’un nombre de voix correspondant à sa quote-part des parties communes, déterminée par le règlement de copropriété. Le syndicat est responsable de la conservation de l’immeuble, de l’entretien des parties communes et de l’administration des biens communs.
Le conseil syndical
Ce conseil est composé de membres élus parmi les copropriétaires lors de l’assemblée générale annuelle. Il a pour mission de contrôler et d’assister le syndic dans ses missions, notamment en vérifiant les comptes et les dépenses réalisées pour le compte de la copropriété. Le conseil syndical peut également proposer des améliorations et soumettre des questions à l’assemblée générale.
Le syndic
Le syndic est un professionnel, souvent une agence immobilière ou un avocat spécialisé, qui gère la copropriété pour le compte du syndicat. Il a pour mission d’exécuter les décisions prises par l’assemblée générale ainsi que de représenter légalement la copropriété. Le syndic doit également établir un budget prévisionnel, convoquer les assemblées générales et veiller à l’entretien des parties communes. Son mandat est généralement fixé pour une durée maximale de trois ans, renouvelable lors de l’assemblée générale.
Les règles applicables en copropriété
La vie en copropriété oblige chacun à respecter certaines règles, définies dans les documents suivants :
- Le règlement de copropriété
- Les statuts de l’association syndicale libre (s’il y en a une)
- La loi n°65-557 du 10 juillet 1965 et son décret d’application n°67-223 du 17 mars 1967
Le règlement de copropriété
Ce document, établi lors de la création de la copropriété, définit les droits et obligations de chaque copropriétaire ainsi que les modalités d’utilisation et de jouissance des parties communes et privatives. Le règlement précise également les charges de chacun en ce qui concerne les frais d’entretien, de réparation et d’aménagement des parties communes.
Les statuts de l’association syndicale libre
Dans certaines copropriétés, une association syndicale libre (ASL) peut être créée afin de gérer des aménagements spécifiques, comme des espaces verts ou des équipements sportifs. Les statuts de l’ASL détaillent le fonctionnement de cette dernière et les obligations des copropriétaires membres. Ils sont enregistrés auprès de la préfecture et doivent être annexés au règlement de copropriété.
La législation
En plus du règlement de copropriété et des statuts de l’ASL, les copropriétaires doivent également se conformer aux textes législatifs et réglementaires en vigueur, notamment la loi du 10 juillet 1965 et son décret d’application du 17 mars 1967. Ces textes fixent notamment les modalités de convocation et de tenue des assemblées générales, les droits et obligations des copropriétaires et les pouvoirs du syndic.
Les charges et travaux en copropriété
Le financement des dépenses liées à l’entretien, à la réparation, et aux améliorations des parties communes est assuré par les copropriétaires en proportion de leur quote-part dans les parties communes, tel que défini dans le règlement de copropriété. Ces charges sont généralement divisées en deux catégories :
- Les charges générales : Elles concernent tous les copropriétaires et couvrent l’entretien courant des parties communes (chauffage, éclairage, ménage…) ainsi que les frais de gestion du syndic (honoraires, assurance…).
- Les charges spéciales : Elles sont liées à l’utilisation ou à l’équipement d’une partie commune particulière (ascenseur, piscine…) et ne concernent que les copropriétaires directement intéressés.
En cas de travaux décidés en assemblée générale, chaque copropriétaire doit participer financièrement à leur réalisation selon sa quote-part dans les parties communes. Il est également possible de mettre en place un fonds de travaux, alimenté par une cotisation annuelle obligatoire, pour anticiper les dépenses importantes à venir.
La résolution des conflits en copropriété
Malgré les règles et les obligations imposées par la législation et le règlement de copropriété, des désaccords peuvent survenir entre copropriétaires ou avec le syndic. Dans ce cas, différentes démarches amiables ou judiciaires peuvent être envisagées pour résoudre le litige :
- Tentative de conciliation directe avec la partie adverse (discussion, médiation…)
- Vérification que toutes les instances compétentes ont été sollicitées(par exemple : conseil syndical avant de saisir le syndicat des copropriétaires)
- Saisine de la commission départementale de conciliation, qui tente de trouver un accord entre les parties
- Recours à un médiateur ou à un conciliateur de justice pour favoriser le dialogue et la recherche d’un compromis, sans passer par la voie judiciaire
- Action en justice devant le tribunal de grande instance ou le tribunal de proximité compétent selon le litige.
Il est essentiel de garder à l’esprit que le respect des règles et des obligations légales, ainsi qu’une communication régulière et transparente entre copropriétaires et avec le syndic, sont les meilleurs moyens de prévenir les conflits et de garantir une gestion harmonieuse de la copropriété.