Barcelone dit non aux locations Airbnb pour résoudre la crise du logement

Barcelone dit non aux locations Airbnb pour résoudre la crise du logement

Immobilier

À Barcelone, face à une crise du logement et des prix immobiliers en hausse constante, la mairie socialiste a pris une décision radicale : mettre fin aux locations Airbnb d’ici 2028. Cette initiative vise à redonner accès au logement aux Barcelonais expulsés de leur propre ville par le tourisme de masse.

La mobilisation contre le tourisme de masse : un mouvement citoyen

Les débuts de la contestation

L’été 2014 fut marqué par les premières manifestations des habitants du quartier de la Barceloneta contre le tourisme de masse. Pour beaucoup, ce fut un choc car le tourisme était jusque-là perçu comme une source de richesse. Mais avec l’augmentation des loyers de 68 % pour les locations et de 38 % pour les ventes en dix ans, le ton a changé.

Un problème persistant

Malgré des efforts continus de régulation, le problème de l’expulsion des résidents locaux reste entier. Les autorités cherchent désormais des mesures plus drastiques pour limiter les effets négatifs du tourisme sur le marché immobilier.

Mesures prises pour endiguer la crise

Révocation des permis de location saisonnière

Le maire socialiste de Barcelone a annoncé la révocation de 10 101 permis de location saisonnière. Concrètement, près de 10 000 logements ne pourront plus être loués pour de courts séjours. Selon le maire, cette mesure est nécessaire dans un contexte où l’accès au logement devient de plus en plus difficile et où les effets néfastes du tourisme de masse sont clairs.

Gel des nouvelles licences depuis 2015

La ville n’a pas délivré de nouvelles licences touristiques depuis 2016. Louer son appartement sur Airbnb sans licence est interdit depuis lors, rendant déjà très limitées les options disponibles pour les touristes souhaitant séjourner dans des appartements à Barcelone.

Effets limités des annonces municipales

Critiques et réalités

Selon le journal La Vanguardia, cette décision municipale risque de n’avoir qu’un impact limité. Attribuer la pénurie de logements normaux aux seuls appartements touristiques ou penser que ces derniers retourneront facilement sur le marché à des prix raisonnables est trop simpliste, écrit le quotidien.

Absence de politique du logement efficace

En réalité, Barcelone souffre surtout d’une absence de politique de logement véritablement efficace, avec seulement 1,9% de logements sociaux, loin derrière des villes comme Toulouse qui atteint 21,7%.

  • Les logements touristiques représentent seulement 0,77% du marché immobilier barcelonais.
  • Les locations de moyenne durée pour les travailleurs à distance et les nomades digitaux continuent d’augmenter les prix.
  • La mise à disposition de logements à louer ou à vendre pourrait ne pas se concrétiser avec cette seule mesure.

Comparaisons avec d’autres grandes villes espagnoles

Marseille et ses tentatives de régulation

Cette initiative barcelonaise pourrait-elle inspirer d’autres villes ? À Marseille, par exemple, le projet anti-Airbnb visant à supprimer certains avantages fiscaux pour les propriétaires d’appartements touristiques a été gelé après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron.

D’autres villes confrontées à des défis similaires

Tout comme Barcelone, plusieurs autres grandes villes en Espagne luttent contre les effets néfastes du tourisme sur leurs marchés immobiliers. Des mesures variées sont explorées mais le besoin d’une approche intégrée et cohérente se fait ressentir.

Alors que Barcelone s’engage à bannir les locations Airbnb d’ici 2028, il reste incertain si cette mesure suffira à enrayer la crise du logement. La ville doit non seulement gérer l’impact immédiat du tourisme de masse mais également repenser sa politique de logement à long terme pour réellement offrir des solutions durables à ses habitants.